Historique
Des origines ...
La tradition théâtrale est fortement ancrée à ARLON. Au 19è siècle déjà, plusieurs troupes de théâtre attiraient un public enthousiaste avec des comédies ou des évocations historiques. Parmi les auteurs locaux les plus en vogue à la Belle Epoque, citons le barde arlonais Jean-Jacques MENARD (1837-1914), coiffeur de profession mais auteur populaire qui écrivit tant en français qu’en luxembourgeois.
La Revue Arlonaise s’inscrit dans ce courant qui se veut agitateur des neurones et des zygomatiques. Elle présente avec humour les événements de l’année écoulée par le petit bout de la lorgnette. Pour le plus grand plaisir des spectateurs, les comédiens tournent en dérision les principaux épisodes de la vie locale. Les autorités communales ne sont généralement pas épargnées au cours du spectacle.
Au début des années 1930, trois jeunes arlonais, alors aux études : Paul NEPPER, qui devint Procureur du Roi, Albert KARLHSAUSEN, futur pharmacien, et Albert GIOT, bientôt journaliste à La Meuse-Luxembourg, ouvrent la voie à un groupe d’acteurs, poètes, chanteurs pour une première Revue. L’humour, parfois grinçant, qui y est distillé par des comédiens peu avares d’égratignures du monde politique installe la Revue dans la pure tradition du spectacle local.
La période de la guerre 1940-1945 sonnera le glas de ces représentations, tant prisées, avec une dernière édition , très risquée, jouée sous l’occupation en janvier 1941 sous l’égide des “4 A”, l’Association des Anciens Elèves de l’Athénée Royal d’Arlon.
A l’heure des timbres de ravitaillement, le spectacle était logiquement baptisé “Arlon timbré”. La salle du Palace était comble.
Après quelques bonnes histoires et la prestation d’un ténor, les comédiens jouèrent des sketches sur le thème “On en est revenu”, narrant les situations les plus insolites et les plus cocasses de l’exode de 1940. Le public s’amusa de chaque mot drôle et revit des souvenirs pleins d’ironie et de bonne humeur. Le spectacle continua avec du jazz lorsque survint … le timbre de ravitaillement ! La Revue s’arrêta car la musique venait d’être rationnée à son tour ! L’occupant n’autorisa pas de nouvelle représentation.
Ce n’est qu’en 1951 que la Revue renaîtra de ses cendres sous l’impulsion d’un de ses fondateurs, Albert KARLSHAUSEN accompagné, déjà, de Roger PARING, jeune professeur d’anglais pour les textes et Popol DESLOGES, peintre dont certains décors serviront encore à l’aube du XXIè siècle.
Cette troupe de comédiens hauts en couleurs par le mixage de déclamations en français et en patois arlonais “sévira” au Palace puis aux Halls Louis jusqu’en 1974.
... à nos jours.
Après un court passage à vide, la Revue reprend du service en 1980 sur les planches improvisées de la Jeunesse Arlonaise. Roger PARING, toujours, et André ENSCH assurent la rédaction des saynètes désopilantes jouées avec entrain par une troupe bien étoffée dans laquelle se démarquent notamment Georges HUMBLET, André ENSCH, Jean-Louis CHALON et Hélène BERNARDY, devenue depuis chanteuse lyrique de renommée internationale.
Depuis début 2000, Jean-Claude JACOB et Pierre GRAAS assurent les textes d’une dizaine de spectacles. Après une transition menée par Josiane DIFFERDANGE, Bernard HEINEN, Diana BILOCQUE et Xavier GRAAS, l’écriture est depuis 2023 dans les plumes de ces deux derniers.
En 1995 la présidence de la Revue Arlonaise atterrit dans les mains de Philippe HORNICK qui restera aux commandes pendant … 24 ans, cédant son strapontin à Frédérique CLAISSE-WERY en 2019.
C’est depuis la moitié des années 90 que la Revue se joue au sein des infrastructures de la Maison de la Culture d’ARLON dotée des techniques modernes devenues indispensables pour des spectacles de qualité.
Cette troupe d’amateurs se compose d’une quarantaine de bénévoles se partageant les casquettes d’auteurs, acteurs, chanteurs, musiciens, maquilleuses, régisseur, techniciens, ouvreurs, etc…
La troupe se réinvente et se renouvelle continuellement. De plus en plus de jeunes sont attirés et représentent l’avenir de cette institution, inscrite sur la liste du patrimoine arlonais. Les âges des membres s’étalent de 8 à … 86 ans ! Et ce mélange de générations fonctionne parfaitement dans une franche camaraderie.
La Revue peut également s’enorgueillir d’avoir compté parmi ses acteurs Fany GILLARD, aujourd’hui animatrice en vogue à la RTBF et bien évidemment, l’enfant du pays, étoile montante du cinéma, Michaël “Titi” ERPELDING qui n’ont pas hésité à donner gracieusement un petit coup de pouce au spectacle.
La mission de la Revue a toujours été et reste de faire rire un public curieux de découvrir, tous les deux ans, les nouvelles créations visant la dérision des faits et gestes de personnages connus de notre chef-lieu, issus du monde politique, commercial, voire de simples citoyens ou d’Arlonais du bout du monde.
Forte de sa longue expérience, la Revue Arlonaise veille au maintien des valeurs qu’elle a toujours défendues, à savoir l’humour, parfois caustique mais sans méchanceté, le rire et la bonne humeur.